A Maxime

A Maxime.

Maxime est mort hier soir après quelques mois d’une maladie foudroyante.

Maxime me manque. Maxime me manquera.

A mon « p’tit pote » comme j’aime à l’appeler ; pour qui il est, pour ce qu’il m’apporte et ce qu’il apporte aux autres.

Maxime m’a accompagné lors de la campagne des législatives de 2012, campagne courte et intense. Il était mon directeur de campagne, et quel directeur de campagne ! Maxime est un garçon intense : réflexion intense, engagement intense, regard intense, volonté intense. Il était présent au moment où nous avons décidé d’y aller. Il était présent au moment des résultats. Et il était surtout présent à tous les autres instants de ce moment de vie politique. Nous avons arpenté les rues de la circo, bu des centaines de cafés, échangé avec des milliers de lyonnais, mangé de la charcuterie et autres gourmandises avec un légitime combat d’appétits, débattu avec tous, convaincu nombre de ceux que nous avons rencontré ! Nous avons ensemble fait un super boulot qui nous a nécessairement rapproché et nous a confirmé que nous avions tout, ou presque, pour nous entendre.

Maxime parle beaucoup trop vite et le comprendre relève de la gageure ! De là à dire qu’il parle à la vitesse de sa pensée, il n’y a pas loin, mais je suis sûr que parfois, il parle encore plus vite que sa pensée… c’est dire le débit de parole du bonhomme !

Maxime aime la philosophie, pas pour sa simple expression intellectuelle, mais pour l’enrichissement qu’elle procure à celui qui lit les philosophes. Ouvert aux différentes pensées, la synthèse qu’il fait de ses lectures est parfois surprenante ; toujours argumentée, cohérente et construite. Elle lui ressemble.

IMG_8758Maxime aime rouler en 2cv, Mike Oldfield, Pink Floyd, les scouts, le vin blanc, toute forme de littérature faisant un tant soit peu agir les neurones, les soirées foot (et bizarrement l’équipe de Monaco…), le débat, la stratégie, la campagne (politique ou géographique), la bonne chère, la vie, le cinéma (il est un expert en la matière, une sorte d’encyclopédie à entrées multiples), et tant d’autres choses… Et moi j’aime simplement Maxime. 

Je partage nombre de ses engagements et passions. Nous les envisageons souvent différemment. Maxime a le don de m’énerver par ses prises de position volontiers provocatrices et décalées ; cela étant, il adore visiblement mon énervement. Il est simplement brillant et s’égare parfois dans sa propre intelligence, tel est l’un des défauts de ses qualités.

Les mots semblent futiles et peu signifiants au regard de la douleur qui me traverse, les termes employés bien vides de sens en comparaison de la furieuse injustice que nous ressentons tous.

J’assure ses parents et proches de ma plus sincère amitié, aujourd’hui et plus tard. Le mot compassion prend toute la dramatique grandeur de sa signification. Immense vide au milieu de la poitrine…

J’assure ceux qui l’ont connu que d’une manière ou d’une autre, il aura participé à faire de moi ce que je suis aujourd’hui, nombre d’entre vous le savent. Avoir rencontré Maxime et avoir travaillé avec lui à toute heure du jour et de la nuit est un privilège que je revendique et dont je suis fier. 

A Maxime…

Maxime