Le fiasco du titre du PSG illustre le fiasco de la France

C’est en revenant d’une réunion militante organisée dans le premier arrondissement de Lyon que j’apprends ce qui c’est passé à Paris aujourd’hui. Le PSG a finalisé son titre de champion de France hier soir à Lyon au stade de Gerland et je les félicite en tant qu’amateur de football. Mais je ne félicite ni l’organisation par le club, ni la préparation des pouvoirs publics qui ont laissé filer une célébration sur l’esplanade du Trocadéro qui devait être une fête ; c’est finalement un terrible fiasco qui met en évidence les difficultés vécues par les français et l’incapacité des pouvoirs publics à assurer la sécurité.

Il y a clairement eu une défaillance de la Préfecture de Police de Paris qui a autorisé une manifestation visiblement anticipée avec une certaine légèreté, mais là n’est pas le fond du problème.

Dans aucune autre ville d’Europe qui a célébré ses champions ces derniers jours (Munich, Manchester, Barcelone, …), aucun incident à signaler… Les supporters viennent faire la fête sans arrière pensée, dans le seul but de passer un moment convivial au contact des joueurs des équipes qu’ils soutiennent. Et quand Bernard Boucault, Préfet de Police de Paris indique avec une effrayante dureté « qu’il n’y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le Paris Saint-Germain » ; on peut y voir au mieux une immense naïveté et au pire une dérive autoritaire inquiétante.

Selon moi, la réalité de ce triste événement prend ses racines dans des problématiques plus graves et plus profondes, malheureusement et visiblement spécifiques à la société française. Le comportement des casseurs et voyous aux abords du Trocadéro démontrent à nouveau l’incapacité du gouvernement à prendre en compte la désespérance de nombreuses personnes dans notre pays. Cet épisode est un épiphénomène de ce qui motive les gens à sortir dans les rues avec l’envie de casser et de détruire. C’est une illustration de la volonté de personnes qui n’ont plus rien à perdre et expriment leur désarroi par la violence.

Face à cette situation, le gouvernement doit impérativement agir et prendre réellement en compte la réalité de l’exaspération des français qui n’en peuvent plus de cette politique qui consiste à monter les français les uns contre les autres et qui exacerbe finalement des germes de haine. Sans être alarmiste, prenons tout de même conscience de la dérive des comportements et des risques inhérents à ces dérapages.

Gouverner, c’est être responsable ; responsable des situations, responsable des conséquences possibles. Alors arrêtez de tergiverser et gouvernez !